ÉDITION IMAGINAIRE
André Breton
D I R E C T I O N A R T I S T I Q U E .
Édition imaginaire
Cette série de couvertures » Édition imaginaire » est née de l’admiration du designer pour le poète et créateur du mouvement surréaliste, André Breton. Modèle d’intégrité et d’honnêteté intellectuelle, porteur d’une nouvelle vision du monde, sensible et révolutionnaire, il est celui qui inspire, incite à rêver et à croire.
Les champs magnétiques, 1919, André Breton et Philippe Soupault, poésie
Clair de terre, 1923, André Breton, poésie
Poisson soluble, 1924, André Breton, poésie
Les vases communicants, 1932, André Breton, poésie, essai
« Rêve du 5 avril 1931. Réveil 6h30du matin. Notation immédiate:
Le soir, avec un ami, nous dirigeant vers un château qui serait aux environs de Lorient. Sol détrempé. Eau bientôt jusqu’à mi-jambes, cette eau de couleur crème, avec des traces de vert d’eau, d’un aspect louche et pourtant très agréable. Beaucoup de lianes au-dessus desquelles file un admirable poisson en forme de fuseau crêté, d’un éclat pourpre et feu très métallique. Je le poursuis mais, comme pour me narguer, il accélère son allure tout en fuyant vers le château. Je crains de tomber dans un trou. Sol plus sec. Je lui lance une pierre qui ne l’atteint pas ou qui l’atteint au front. À sa place, c’est maintenant une femme-oiseau qui me renvoie la pierre. Celle-ci tombe dans l’écartement de mes pieds, ce qui m’effraie et me fait renoncer à la poursuite. »
« Je venais d’écrire quelques jours plus tôt le texte inaugural de ce livre, texte qui rend assez bien compte de mes dispositions mentales, affectives d’alors: besoin de concilier l’idée de l’amour unique et sa négation plus ou moins fatal dans le cadre social actuel, souci de prouver qu’une solution plus que suffisante, nettement excédante des problèmes vitaux, peut être toujours attendue de l’abandon des voies logiques ordinaires. Je n’ai jamais cessé de croire que l’amour, entre tous les états par lesquels l’homme peut passer, est le plus grand pourvoyeur en matière de solutions de ce genre, tout en étant lui-même le lieu idéal de jonction, de fusion de ces solutions. Les hommes désespèrent stupidement de l’amour – j’en ai désespéré – ils vivent asservis à cette idée que l’amour est toujours derrière eux, jamais devant eux : les siècles passés, le mensonge de l’oubli à vingt ans. Ils supportent, ils s’aguerrissent à admettre surtout que l’amour ne soit pas pour eux, avec son cortège de clartés, ce regard sur le monde qui est fait de tous les yeux de devins. Ils boitent de souvenirs fallacieux auxquels ils vont jusqu’à prêter l’origine d’une chute immémoriale , pour ne pas se trouver trop coupables. Et pourtant pour chacun la promesse de toute heure à venir contient tout le secret de la vie, en puissance de se révéler un jour occasionnellement dans un autre être. »
L’amour fou, 1937, André Breton, poésie
Note.
Ce projet est un projet imaginé par le studio.
Cette collection est destinée à s’agrandir.